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« Comprendre et traiter les TOC » d'Anne-Hélène Clair, 2016

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Message par LaurentA Dim 23 Oct - 13:16

« Comprendre et traiter les TOC » d'Anne-Hélène Clair, 2016


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Ce livre présente l'intérêt de mettre en évidence les limites des sacro-saintes thérapies cognotivo-comportementales, en revenant de manière très étonnantes d'un modèle plus proche de celui de Pierre Janet, qui avaient conclu de la clinique à une importance étiologique plus fondamentale aux compulsions qu'aux obsessions. Même si l'accent est un peu trop donné aux déterminants biologiques, ce livre me parait incontournable.

Extraits


Origine du trouble
La majorité des patients explique la survenue de leur trouble comme résultant d'événements en Lien avec leur histoire personnelle passée souvent survenus durant l'enfance : « cela doit venir de mon enfance qui n'était pas heureuse ». Certains décrivent des événements traumatiques : “un TOC est un symptôme extérieur d'une angoisse ou une séquelle d'un événement traumatisant“, “la guerre“, “accident domestique étant enfant, abus sexuel“, “c'est l'expression de traumas psychologiques supportés sur le coup facilement, d'un manque affectif durant l'enfance et d'échecs surmontés dans les difficultés“, “carence affective de mes parents et le fait d'avoir été battu a créé en moi une angoisse affective de mes parents et le fait d'avoir été battu a créé en moi une angoisse profonde face à la vie, une insécurité permanente face au changement...“. Plusieurs patients évoquent leur éducation et leurs interactions familiales : “(mon TOC est) dû à ma mère qui est énormément anxieuse, (qui a) peur pour ma sécurité“. Un patient souligne implicitement la dimension héréditaire de son trouble : “ma mère souffrait de TOC“. La majorité (63 %) des patients pense que les parents sont un peu ou beaucoup responsables du TOC de leur enfant.

[...]

Nous restons définitivement dans un modèle bio-psycho-social (origine biologique, conditionnement opérant, stress environnementaux), comme dans les modèles les plus classiques du TOC.

Nouveau modèle neuro-comportemental
Nous proposons un modèle selon lequel le dysfonctionnement de zones cérébrales entraînerait une contrainte biologique, c'est-à-dire un besoin de ritualiser, mécanique, chimique, sans raison extérieure particulière. Cette contrainte va se matérialiser, se canaliser, dans des actes moteurs ou mentaux que sont les rituels. L'anxiété et les processus cérébraux qui la sous-tendent, ont pour objectif de forcer, de motiver L'expression comportementale de cette contrainte. C'est comme si le corps sentait qu'il manque d'eau, envoie une sensation de soif pour contraindre la personne à boire. Ce serait le même fonctionnement dans les TOC : les dysfonctions cérébrales, reliées aux processus de contrôle, exigent une action, et entraînent de l'anxiété pour arriver à une réponse immédiate. Cela expliquerait le primat des rituels. La contrainte si souvent décrite par les patients serait donc un besoin de contrôle qui se canalise dans des rituels.
Il reste à expliquer le pourquoi des obsessions et du doute. Nous posons l'hypothèse que le dysfonctionnement des zones du cerveau entraîne un phénomène d'excitation, d'hyperactivité mentale. Le cerveau est tellement “excité“ qu'il prend une pensée de façon arbitraire et, à cause de son excitation, la tourne et la retourne. “C'est comme une tornade qui avale tout sur ton passage. Les voitures, retourne. “C'est comme une tornade qui avale tout sur ton passage. Les voitures, les toitures ne retombent pas sur le sol tant que les courants à l'intérieur de la tornade ne se sont pas calmés“. Nous utilisons cette idée d'excitation du cerveau qui fixe une pensée, la met sur un piédestal et n'arrive pas à la rejeter ou l'abandonner tant que l'excitation n'est pas retombée.

Les évitements
Le manque d’intérêt pour les évitements se voit aussi dans la principale échelle d’évaluation de l’intensité des TOC, la Y-BOCS, est un outil validé qui ne comporte aucun item de mesure des évitements.

[...]
Au niveau même du conditionnement opérant, un patient qui touche à tout et ritualise juste après, c'est un patient qui dit à son cerveau “ce n'est pas grave puisque cela partira au lavage ». Un patient qui évite est un patient grave puisque cela partira au lavage“. Un patient qui évite est un patient qui dit à son cerveau “c'est tellement grave que même un lavage de main ne retirera pas le danger, il faut éviter tout contact“. Un évitement est donc un renforçateur encore pire que le rituel. »

La rumination mentale et les compulsions
Je rumine sans cesse des choses, pour m’en rappeler, pour me prouver que quelque chose n’a pas eu lieu, pour rationaliser, et me rassurer ou en avoir le coeur net : il est important de garder en tête que la rumination mentale est bel et bien un rituel de vérification. Dire que ce sont des obsessions pures, sans rituel, est faux. Le patient ritualise : il cherche quelque chose, il veut avoir les idées claires, il argumente dans son esprit, il évalue les pensées, il en compare d’autres. Il y a bien rituel »

LaurentA
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Date d'inscription : 16/10/2016

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